Renoir reçoit Monet, Degas et Berthe Morisot. Zola est là aussi.
1877 – Après deux expositions indépendantes, un groupe de peintres, plus si jeunes que ça, prépare la suivante dans un contexte difficile. Les critiques sont assassines, le public se moque et leurs toiles ne se vendent pas. L’amitié semble unir, protéger ceux que la presse nomme « Impressionnistes ».
Mais le vernis craque et de nouvelles couleurs
pourraient bien apparaître…
Comédie dans un premier temps, la pièce vire bientôt au drame relationnel pour les célèbrités réunies ce soir- là.
Le public, lui continue d'osciller entre tension et sourires.
La pièce, avec un vrai souci de vérité historique,
popularise de façon enlevée et jubilatoire un temps méconnu de l'histoire des impressionnistes.
Autour de quelques bouteilles, de bravades, de rires et de grivoiseries, ces esprits libres refont leur monde.
Et s’ils parlaient aussi du nôtre ?
Bousculer un système en place est une chose difficile.
Ainsi, le combat féroce que durent mener les impressionnistes, pour faire accepter leur peinture, recèle-t-il une touche d’intemporalité conférant à la pièce toute sa modernité, sans toutefois en fêler la rigueur historique.
Ce sont les hommes, la femme, derrière les artistes, que la pièce propose de rencontre. Dans un contexte politique très instable dont ils paient les conséquences.
Car leurs idées, du moins celles qu’on leur prêtait, dérangèrent bien davantage, sans doute, que leurs toiles.
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Spectacle soutenu par la Ville et le Musée des Beaux-Arts de Pau
« Coup de coeur ! On y parle aussi bien de la captation de l’instant et de la lumière que de l’endoctrinement des masses. On y découvre le rôle de l’artiste dans la société et celui de l’art en général. Les dialogues ont été écrits d’après des citations réelles. On rit aussi car il y a de l’humour.
Chaque acteur a parfaitement endossé le costume de son personnage, Auguste Renoir le bohème, Edgar Degas l’ombrageux, Gustave Caillebotte l’insouciant, Claude Monet l’optimiste, Berthe Morisot la femme forte qui doit s’imposer dans ce milieu masculin, et Émile Zola le moralisateur.
C’est un spectacle fin, élégant, intelligent à l’image de ce qu’est la peinture impressionniste, qui nous plonge dans une époque où s’imposer en tant qu’artiste n’était pas évident, mais est-ce plus facile aujourd’hui ? Et ne sommes-nous pas confrontés aux mêmes questionnements ? »
Jocelyne Battistini
« C’est un grand plaisir de redécouvrir ce moment de l’histoire de l’art et chaque personnalité qui compose cette scène : Renoir et son amour des femmes, Monet et sa fascination pour la lumière, Berthe Morisot – femme forte, Degas intransigeant et caractériel, le sage Zola. Tout est basé sur des faits historiques et selon les traits de caractère de chacun… Un joli coup de coeur ! »
« L’auteur Cliff Paille nous invite à une soirée chez Renoir. Avec Morisot, Degas, Monet et… Zola, tous vont débattre sur la nouvelle direction à prendre. Basé sur des faits et des positionnements historiques, entre sourires et coup de sang, la soirée se déroule entre questionnements artistiques (création, style, indépendance…), politiques et existentiels de cette fin du XIXe siècle. Fort instructive tout en restant très divertissante, on se passionne pour cette leçon d’histoire de l’art à laquelle nous sommes conviés. A voir pour découvrir le dessous des tableaux et des familles artistiques. »
Isabelle Lévy
Blog Culturel Linfotoutcourt, 10 juillet
La promesse, ici, était celle d’une compagnie qui les tient toujours : la compagnie Hé ! Psst ! Un soir chez Renoir faisait donc partie de notre sélection, de nos espoirs de ce OFF. Et il aura suffi d’un coup de pinceau pour que l’espoir se change en coup de cœur… !
Une distribution aux petits oignons
On prend un plaisir fou à passer cette soirée en compagnie de ces personnages intensément vivants, vibrants, passionnés ; de les observer faire vivre leur amitié à coups de rires, de grivoiseries, de confidences, de débats et de désaccords. D’autant que l’histoire est intelligemment construite, de sorte que l’on saisit parfaitement la teneur des liens qui les unissent les uns aux autres, aussi bien que les enjeux personnels que nourrit chacun d’eux.
Le texte de Cliff Paillé est plein d’esprit, de doubles-sens, d’humour. Si bien que c’est une pièce que l’on irait sans se faire prier voir une seconde fois, pour être bien sûr de n’avoir rien manqué, de ne pas être passé à côté de l’une de ces formules qui nous décrochent un sourire, nous font réfléchir. Pour apprécier encore un peu aussi toute l’élégance qui se dégage aussi bien de la mise en scène que du décor parsemé de toiles retournées, ou encore des costumes.
L’auteur prolifique dont on peut retrouver deux autres petits bijoux dans ce festival – Tant qu’il y aura des coquelicots et Chaplin, 1939 – nous offre, comme à son habitude, une pièce documentée et instructive… mais ni pompeuse ni ennuyeuse, ça non, jamais !